Augmenter la biodiversité

Bon, je suis pas biologiste et je connais a rien aux bibittes. Ceci dit, j'essaye d'augmenter la biodiversité des bibittes dans mon jardin parce qu'on fait partie d'un écosystème et j'aimerai faire autre chose que de le regarder devenir de plus en plus désert.
Quand on est arrivé, yavait pas grand monde dehors, dans la terre et dans les airs à part des grosses larves blanches (aucune idée quoi) sous le gazon et une couple de mouches communes.

Ce qu'on a découvert c'était à tâton.
Le paillis: très rapidement après avoir mis du pailli on s'est mis à trouver plus de crapauds, plein de vers de terre, dans les dernières années on a observés que des bourdons se font un nid dans le paillis. On en a beaucoup maintenant.

Pas de secret pour les plantes, plus de fleurs = plus de pollinisateurs. Quand on s'est mis a focuser sur les floraisons printanières: plus de polinisateurs tous le long de l'année. Les gros hits: Veronicastrum, bruyère, thym, sariette, c'est toujours plein de vie.
note spéciale: on a été obligé de s'en départir car on était envahi, mais la centaurea montana attirait plein de belles bibittses bleues métalliques à longues pattes. Aussi pour une raison mystérieuse la rose Campfire est la seule plante du jardin qu'on a remarqué que les bourdons découpeuses de feuilles utilisent.

Nouveaux pour 2022: on écoute avec grand plaisir Monty Don et il a présenté quelques entrevues avec des bibittologues(?). Les hotels à insects c'est bien (mais en Europe continentale ils commencent à voir des oiseaux qui les reconnaissent et profitent du buffet). Une chose qu'on va changer serte à l'écoute d'un de ces spécialistes: je ne coupe plus les tiges de mes graminés et autre tiges creux en segments de 5 cm. S'ils sont plus long les bibittes peuvent s'en servir comme abri. je les coupe maintenant en segments de 10-15 cm en coupant juste avant un noeud s'il y en a comme ça une des deux ouvertures est bouché. Plus sécuritaire. Je pitche tout ça au sol sur mon pailli. On verra bien si ça fait une différence.

Aussi c'est bon d'avoir un point d'eau, même si c'est juste une soucoupe avec quelques cailloux qui dépassent pour que les bibites puissent se poser pour boire, et toutes sortes d'animaux peuvent en profiter.

Plus de bibittes, ça veux dire aussi plus à manger pour les oiseaux insectivores. J'aimerai aussi voir plus de petit crapeaux sur mon terrain.
Et vous, ça se passe comment la population de créatures qui habitent chez vous? Avez vous remarqué ce qui les aidaient?

Mon jardin est un bel écosystème et c'est magnifique le nombre d'espèces animales qui viennent le côtoyer.

Bizarrement, pas de crapaud ici mais plusieurs types de grenouilles et même des rainettes (qui rentrent parfois dans mes plantes d'intérieur quand je les remets au garage pour l'hiver). On a même des salamandres!!!

Côté insectes, les papillons ont la cote, d'ailleurs notre jardin initial était surtout pour les papillons. On a eu la visite du Monarque, de l'Amiral blanc, du Papillon tigré, du Morio et même du Grand Porte-queue qui commence à envahir le nord. Le Sphinx colibri peut se voir très tôt avec l'ouverture des crocus. J'observe toutes sortes de guêpes et abeilles qui pollinisent mes fleurs encore une fois dès la sortie des crocus jusqu'à tard l'automne avec la floraison des grands Sedums. Ceux-là sont vraiment des aimants pour ceux qui prennent le buffet de fin de saison.

On doit composer avec les écureuils et les suisses et cette année, de plus en plus de lapins. Mais ô miracle, un beau Renard roux est apparu depuis quelques semaines.

Chez les oiseaux, c'est certain que mes mangeoires y sont pour quelque chose. Et mes arbres fruitiers aussi qui attirent jaseurs, merles et autres. J'attends impatiemment l'arrivée des parulines qui vont mettre momentanément de la couleur dans les arbres.

Même si on ramasse les feuilles à l'automne, on ne les jette pas: on remplit des sacs en papier qui passent l'hiver sous ma pruche et qu'on va remettre dans le jardin quand tout va être sorti. J'ai appris qu'en mettant ces feuilles AVANT la pousse faisait que plusieurs plantes avaient de la misère à sortir.

Ah oui! Le tournesol qui tombe au sol attire aussi les ratons-laveurs et des souris mais la biodiversité fait que j'ai eu la visite d'une belle petite chouette l'automne dernier dans ma cour! Vous connaissez la Petite Nyctale? C'est beau comme tout.

Et dire qu'à côté de chez nous, c'est des terrains gazonnés même que mon 2e voisin a complètement vidé le jardin de l'ancien proprio pour mettre... encore plus de gazon Carrément l'opposé de ce que j'essaie de faire chez moi.

Au chalet, le terrain n'abritait que la flore indigène et un peu de gazon. J'ai mis des fleurs parce que j'aime... les fleurs! Mais, très vite, j'ai appris à motiver mes choix pour attirer la vie animale. Ça met du mouvement, de la diversité et ça ajoute de l'intérêt pour les curieux.

C'est comme ça que j'ai appris à valoriser les ombellifères pour leurs fleurs au nectar plus accessible pour une grande diversité d'insectes. Certaines plantes-hôtes pour les chenilles de papillons désirables. Des arbustes à petits fruits pour les oiseaux. Des tas de branches dans les recoins, entre les grandes fougères, servent d'abri.

Mon jardin est trop jeune pour observer de véritables liens entre la flore exotique que je plante et la faune indigène qui l'apprécie. Croyez-moi que je m'en félicite un peu, car le broutage dont j'avais l'expérience dans l'ancien jardin ne me manque pas du tout!

Monsieur Sougriwa fait un portrait partagé des lieux des Saint-Élysée de Bersimis… on peut ajouter l’original et l’harfang des neiges… puis bien bien d’autres mammifères

Yuzu a écrit:

Ce qu'on a découvert c'était à tâton.
Le paillis: très rapidement après avoir mis du pailli on s'est mis à trouver plus de crapauds, plein de vers de terre, dans les dernières années on a observés  que des bourdons se font un nid dans le paillis. On en a beaucoup maintenant.

Le paillis dont tu parles ça doit être véritablement du BRF (bois rameau fragmenté) sinon, avec du cèdre, c’est inféconde, car utilisé ici pour artificialiser (dénaturaliser) les sentiers.

Hydro-Quebec sont très aidants pour déposer du BRF dans ta cour, il suffit de les appeler

Bersimis a écrit:Monsieur Sougriwa fait un portrait partagé des lieux des Saint-Élysée de Bersimis… on peut ajouter l’original et l’harfang des neiges… puis bien bien d’autres mammifères

Ça va être long avant de voir un Orignal dans ma cour!!!!

Mais non, tu es un bouc

Oh Sougriwa, tu me fais réaliser que je m'y connais pas plus en amphibiens qu'en bibittes, je pensais que les grenouilles=lacs, crapauds terrestre.
Les papillons c'est pas fort ici malgré bien des efforts. Mais, cette semaine on a vu un Morio (tu me donnes l'air intelligent avec tes noms de papillons ). J'étais époustouflé qu'ils pouvaient sortir si tôt!

Bersimis: En effet du BRF couvre notre terrain quasi en entier, le paillis de cèdre c'est presque un gros mot ici (milles excuses s'il y a des amateurs ici). Je savais pas qu'Hydro donnait accès à leur paillis sauf quand ils sont déjà dans ta cours. Depuis que M. Hébert n'en fait plus, j'ai fait affaire avec une compagnie d'émondage (les petits sacs de BRF vendus en centre jardin me coùteraient une fortune à la quantité dont j'ai besoin). La prochaine fois je les contacterai.

ici, c'est avec le bassin d'eau que j'ai attiré beaucoup, c'est comme un point de ralliement...

J'ai même une couleuvre qui adore se faufiler entre les roches chaudes en été... je fais le saut chaque fois que je l'a vois mais c'est la nature, elle doit parfois bouffer des grenouilles...  

Je ne met aucun produit dans l'eau du bassin alors il y a des insectes comme les «stonefly», les libellules qui s'en servent pour pondre...

Je vois parfois des moucherolles phebi qui passent au dessus de l'eau pour attraper des insectes...







Bien intéressant ton post Yuzu.

Pierre

Très belles photos Grigri je ne connais pas cet oiseau

Wow Grigri, ta dernière photo, il prenait vraiment la pose pour toi!

Yuzu a écrit:Oh Sougriwa, tu me fais réaliser que je m'y connais pas plus en amphibiens qu'en bibittes, je pensais que les grenouilles=lacs, crapauds terrestre.

En général c'est ça: les grenouilles préfèrent les lieux humides et les crapauds les milieux plus secs. D'ailleurs leur peau est un bon camouflage dans les terrains plus rocailleux.

J'ai quand même remarqué que diverses espèces de grenouilles fréquentent divers micro-habitats dans mon jardin. Les Grenouilles vertes plus à l'ombre dans mon bassin d'eau ou autour, les Grenouilles léopard dans le gazon non-tondu ou sous mes vivaces au soleil. Les Rainettes vont se voir perché sur le tronc ou les branches et même parfois sur un mur de la maison. La Grenouille des bois est très rare ici, j'en ai vu à l'occasion mais il faudrait peut-être que je laisse plus de bois mort (difficile à faire avaler à YC qui veut pas de bois qui traine...) Les Ouaouarons eux ne viennent pas jusque chez moi même si la rivière est pas loin. Eux préfèrent les rives boueuses près des nénuphars.

Les Morios sont vraiment les premiers gros papillons du printemps. Quand ils se posent au soleil, leurs ailes sont à couper le souffle tellement la combinaison de couleurs est hallucinante

Ici à la campagne, l'environnement aide beaucoup pour la biodiversité. Je reçois la visite de tous les mammifères du coin, du plus petit au plus gros.
Les aménagements très populaires concernent les points d'eau (bassins, étang). Entre autres, le moucherolle de grigri (très belles photos ), le jaseur d'Amérique, le grand héron, le butor et différentes espèces de canards. On y retrouve aussi des grenouilles, rainettes et parfois visons et rats musqués. Autour de l'étang, la bande arbustive implantée sert à chaque année de site de nidification pour le moqueur-chat, la paruline flamboyante et le bruant chanteur.
Les plantations d'arbres favorisent aussi la biodiversité. Les plantations de feuillus forment maintenant des forêts fidèlement adoptées par le viréo aux yeux rouges et parfois le moucherolle tchébec. Je provoque aussi des chicots qui acceuillent la mésange à tête noire. Bon nombre d'arbres à noix (chênes, caryers, noyers) fournissent une nourriture abondante pour les oiseaux et aussi aux nombreux écureuils et tamias.
Les plantations d'arbustes à fruits (haies, massifs) fournissent nourriture et abris.
Les fleurs apportent aussi leur contribution, tant pour les insectes que pour les oiseaux. Les annuelles telles le cosmos et la verveine de Buenos Aires sont particulièrement prisées. Le monarque se reproduit sur les asclépiades. Il y a aussi plein de vivaces qui font leur part.
Les nichoirs sont occupés par l'hirondelle bicolore et le merlebleu.
Bref ça grouille de vie ici !

Wow ! Viger tu as su créer un bel environnement bien diversifié qui en retour te permet de vivre près de la nature.

Pierre

C'était beaucoup de travail mais ça en valait la peine