Des plantes d'ici pour une cour plus verte

Article paru ce matin dans La Presse +

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-05-31/planete-bleue-idees-vertes/des-plantes-d-ici-pour-une-cour-plus-verte.php

(avec photos en suivant le lien )


Des plantes d’ici pour une cour plus verte

Semer ou planter des végétaux de chez nous est écologiquement plus avantageux que d’opter pour des végétaux venus d’ailleurs.

Les plates-bandes sont bien garnies chez Jérémy Bordage, mais elles sont très différentes de celles de ses voisins.

Les violettes communes jouxtent les géraniums de Robert et les feuilles vertes du gingembre du Canada, non loin d’iris versicolores, l’emblème floral du Québec.

Tous ces végétaux sont indigènes, originaires d’ici.

« Notre flore offre le plus large temps de floraison », s’enthousiasme Jérémy Bordage.

L’architecte paysagiste de formation, mais « horticulteur de cœur », s’intéresse aux plantes indigènes depuis une quinzaine d’années, mais il a découvert plus récemment leurs vertus écologiques.

La cour uniquement gazonnée lorsqu’il a acheté sa propriété n’abritait pas beaucoup de vie, raconte-t-il, mais les choses ont bien changé.

« La quantité d’insectes d’espèces différentes qui sont apparus, c’est fascinant », dit-il, pendant que quelques sizerins vont et viennent non loin de là, appréciant visiblement l’endroit, eux aussi.

Certaines plantes sont comestibles, comme le gingembre du Canada ou la ciboulette, d’autres sont carnivores, comme la sarracénie pourpre, et attrapent les insectes.

Équilibre naturel

En ayant évolué ensemble, les végétaux indigènes ont développé un écosystème équilibré, où les différentes espèces interagissent et comblent mutuellement leurs besoins, explique Claude Drolet, de l’organisation Conservation de la nature Canada, qui invite les gens à garnir leurs plates-bandes et leurs cours de plantes indigènes, ce printemps.

« Les végétaux indigènes sont plus adaptés, vont donner de la nourriture à une plus grande diversité d’insectes », explique-t-il.

Les prédateurs qui se nourrissent de ces plantes servent eux-mêmes de nourriture à d’autres insectes ou animaux.

« J’ai des pucerons, mais j’ai des prédateurs qui viennent les manger », illustre Jérémy Bordage.

Le Lavallois de 32 ans a planté et semé plus d’une centaine de végétaux indigènes dans sa cour et devant sa maison, depuis qu’il en a fait l’acquisition, il y a trois ans, ce qui lui vaut d’être qualifié de « craqué de plantes » par ses proches.

Il a même démarré un groupe Facebook, Aménagement flore Québec, où peuvent échanger d’autres passionnés comme lui, ou de simples curieux.

Contrer les envahisseurs

Avoir autant de plantes n’accapare pourtant pas tout son temps, puisque les plantes indigènes se partagent bien l’espace.

« C’est carrément moins de gestion de jouer avec l’indigène, affirme Jérémy Bordage. Dans une plate-bande bien remplie, il y a peu de chance de voir des indésirables s’installer. »

Opter pour des plantes indigènes est d’ailleurs une excellente façon d’éviter de se retrouver avec des espèces envahissantes, dont certaines sont toujours vendues en pépinière, souligne Claude Drolet, lui-même expert de la lutte contre les espèces exotiques envahissantes.

« Les végétaux indigènes ont très peu tendance à être envahissants [...], ils ne réduiront pas la biodiversité », dit-il, précisant qu’ils peuvent toutefois être colonisateurs.

À l’opposé, bien des plantes exotiques n’ont pas de prédateurs chez nous – tout comme les plantes d’ici peuvent causer des problèmes ailleurs.

Claude Drolet donne l’exemple du nerprun cathartique, une espèce européenne d’arbuste horticole qui est devenue un véritable fléau au Québec.

« C’est le plus envahissant », lâche-t-il.

En plus d’étouffer la végétation indigène, explique Claude Drolet, le nerprun vit en étroite relation avec des vers de terre exotiques qui dénaturent le sol, ce qui restreint la capacité d’autres insectes d’y vivre, avec tous les impacts qui s’en suivent sur le reste de la chaîne alimentaire. Ainsi s’affaiblit la biodiversité.

Où les trouver ?

Certaines pépinières se spécialisent dans la production et la vente de plantes indigènes, mais il est possible d’en trouver aussi dans la plupart des centres de jardinage, notamment dans 19 centres de jardinage des magasins Provigo et Maxi du Québec, à la suite d’un partenariat entre Loblaw et le Fonds mondial pour la nature (WWF). Les plants proviennent du producteur québécois Aiglon Indigo. Le Jardin botanique de Montréal offre sur son site internet un répertoire d’une quarantaine de plantes indigènes du Québec pour guider les jardiniers amateurs. Elles sont classées en fonction de leur besoin en luminosité. Il faut toutefois aussi penser au type de sol qui leur convient le mieux.

Merci pour cet article très intéressant. De plus en plus, j'essaie d'intégrer dans mes plates-bandes des indigènes.

Bien souvent je n'ai même pas à les acheter en pépinière, car je les trouve sur mon terrain 32000 pi.ca comprenant un boisé. Sur place, j'ai trouvé des bermudiennes (sisyrinchium), barbarée vulgaire, verge d'or, thalictrum pubescent, diervilla lonicera, épervière orangée, liatris, achillée millefolium, entre autres. Il y en a dans mon boisé que je n'ai pas encore indentifié - un jour j'en prendrai des photos pour vous les soumettre - experts

J'en avais déjà quelques-unes... j'en ai trouvé 3-4 de plus en fin de semaine chez Aiglon Indigo

Ici, j'en ai pas mal de plantes indigènes. Gourmand horticole que je suis, j'aimerais tellement cultiver les indigènes qui prospèrent dans les sous-bois des érablières, un peu comme partagés par le Grand Duc. Par ailleurs, j'ai la violette montrée sur la photo, la connais-tu. Peut-être voilette odorante que j'avais ramassée au centre-ville de Montréal.

Mes préférées : Sabot de la vierge, lys du Canada, gentiane d'Andrews, Sarracénie pourpre, Drosera à feuilles rondes. Parmi les parfums le plus sublime : linnée boréale. Puis ma découverte à Manic-5 lors de mon dernier voyage : epigaea reptens.

Je ne sais pas s'il y a déjà une rubrique sur le plantes indigènes ou Flora du Québec sur le forum.

Merci Cloo pour le partage. J'adore le sujet.

Ah ah ! Moi ça fait longtemps que je pratique ça. J'ai regardé dans ma base de données et c'est pas moins de 41 plantes indigènes différentes que j'héberge dans ma Flore laurentienne !

Marimandoline a écrit:j'ai trouvé des bermudiennes (sisyrinchium)

C'est Sysirinchium, probablement montanum, l'espéce angustifolium est aussi présente au Québec, mais beaucoup plus rare.
Il y a un an j'ai prélevé une touffe de S. montanum le long d'une ancienne voie de chemin de fer dans les Cantons de l'Est. Elle tenait dans un pot de 4 po. Je l'ai divisée en trois et plantée dans ma nouvelle rocaille. Un an après, chacune des 3 touffes ne tiendrait pas dans un pot de 6 po.
Le trio est à la veille de fleurir.

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Je vais même être en mesure d'en offrir au prochain échange.  

Bersimis a écrit:Mes préférées : Sabot de la vierge, lys du Canada, gentiane d'Andrews, Sarracénie pourpre, Drosera à feuilles rondes. Parmi les parfums le plus sublime : linnée boréale. Puis ma découverte à Manic-5 lors de mon dernier voyage : epigaea reptens.

Et n'oublions pas la Lobelia cardinalis. Je l'aime tellement que je suis en train de l'introduire sur notre terre des Cantons de l'est

Je ne sais pas s'il y a déjà une rubrique sur le plantes indigènes ou Flora du Québec sur le forum.

Non seulement il y en a une, mais tu viens d'écrire en plein dedans

Peut-être que le titre n'est pas si explicite, car il vise plutôt de miser sur le naturel que de s'entêter a cultiver de plantes exotiques !

Bersimis a écrit:Peut-être que le titre n'est pas si explicite, car il vise plutôt de miser sur le naturel que de s'entêter a cultiver de plantes exotiques !

Je ne te suis pas très bien Parles-tu du titre de la section « Plantes indigènes » ici, ou du titre de l'article cité en haut ?

Je crois qu'il confond, en effet... @Bersimis, dans la section "Plantes indigènes"' , tu peux créer tous les sujets que tu veux au sujet de ces plantes... tu es l'un des mieux placés pour ça, vu ton environnement

Merci pour votre compréhension. Effectivement, je parlais de la rubrique pas de la section !

Je me posais simplement la question pour ne pas créer une redondance par rapport aux rubriques publiées. J'ai la tendance à ne pas démarrer des rubriques, peut-être, une par année, comme pour les Jardins de Rivière Bersimis.

Au plaisir,

C'est ça qui fait la vitalité et le dynamisme du forum, de créer des sujets (que tu appelles "rubriques") intéressants et pertinents

Alors, si tu penses à des sujets intéressants... go!

@Le Grand Duc moi aussi j'aime bien les sisyrinchium. Mais je ne suis pas capable de me contenter de notre indigène. Il a fallu que j'en essaie deux autres.

Le groupe Facebook semble récent, il est difficile de voir où ça s'en va, mais j'y adhère pour l'instant. Je me méfie des puristes et de l'auto-promotion.

Repiqueur a écrit:
Le groupe Facebook semble récent, il est difficile de voir où ça s'en va, mais j'y adhère pour l'instant. Je me méfie des puristes et de l'auto-promotion.

Oui, il est récent... il dérive de celui de "La Flore du Québec" et de celui de "La Flore du QUébec - Plantes environnantes de la maison", il se veut complémentaire de ces derniers

Et bien sûr, il y a eu plein d'inscriptions depuis ce matin

Bersimis a écrit: Par ailleurs, j'ai la violette montrée sur la photo, la connais-tu. Peut-être voilette odorante que j'avais ramassée au centre-ville de Montréal.

À mon avis, il pourrait s'agit de la viola sororia - https://www.aiglonindigo.com/produit/553/violette-commune

Marimandoline,
Il semble être véritablement la viola sororia ! Super pour l'identification et merci beaucoup. J'adore sa forme et ses fleurs. C'est la première année, depuis 2014 qu'elle semble être à l'aise pour élargir son domaine. Puis, moi, je suis heureux de la voir agir ainsi.

Le Grand Duc a écrit:Le trio est à la veille de fleurir.

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... et quand je disais« à la veille », ce n'était pas juste une tournure de stryle, voici de quoi ça a l'air aujourd'hui

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Bien joli!

C’est effectivement très beau avec la floraison. Ici, après floraison, ils sont à terre portant en tête les graines de l’avenir. Toujours traitées comme plantes indigènes à présence éphémère.