Le Jardinier démerdard, saison 1

Épisode 24 : Chou croute que croute !

C'est devenu une tradition de famille : en septembre on fait provision de choucroute
Pas juste « provision », mais on la fabrique, de A à Z.
Non, on ne cultive pas les choux chez nous, pour plusieurs raisons : pas si facile que ça, contrôle des limaces et de la piéride ardus, il nous en faut beaucoup, et tous en même temps, pas évident.
Heureusement, chez les distributeurs en gros, ça ne coûte pas cher : 17$ pour 100lb


D'abord couper les choux en quatre  


Retirer la partie du trognon, trop dur  


L'an dernier je m'étais greyé d'une super mandoline spéciale pour la choucroute... Ça vaut pas d'l'a marde     : il y a trois lames, c'est beaucoup trop dur, les lames ne sont pas assez rigides, elle plient et en prennent trop large, et elles ne sont pas ajustables. Bon, je ne doute pas qu'il en existe de sérieuses sur le marché, mais on ne m'aura plus avec ça.  


Alors cette année, on a essayé avec une trancheuse à viande. Ça va un peu mieux, mais c'est quand même assez long et pas vraiment pratique.  


Heureusement j'ai un fiston qui est un vrai chef, et il s'est encore cogné la job a la mitaine  


Quand je dis « vrai chef », c'est au sens cuisine du terme, on voit le pro (son frère à côté a encore du chemin à faire)    


On prépare à l'avance du sel (2% du poids de choux), ici on a 4 x 250g. Attention, il faut du sel SANS ADDITIF. Les additifs ajoutés en vue d'empêcher le sel de s’agglomérer sont nocifs pour notre gentil Lactobacillus qui finira le travail pour nous, du poivre noir en grain et des baies de genièvre (au goût)  


Dans un des quatre seaux que nous allons faire, nous ferons une choucroute aromatisée aux carottes et gingembre pour 4 choux : 5lb. de carottes et ±2,5lb de gingembre. C'est très bon pour une choucroute à manger crue  


Bien mélanger le chou rappé avec le sel et les épices et bien tasser dans le seau, en plusieurs couches  


Placer sur le dessus un couvercle percé de trous dont les but est de maintenir le chou en dessous du niveau d'eau  


Ajouter des écarteurs, ici des pots Masson de 500ml, s'ils font juste la bonne hauteur, ou de préférence plein d'eau et bien fermés, pour empêcher le tout de flotter en surface. La fermentation lactique que nous voulons favoriser est faite par une bactérie anaérobique qui craint l'oxygène. Éventuellement ajouter de l'eau déminéralisée ajoutée de 2% de sel (20g./l.) 


Refermer les seaux, voilà une batch en préparation. La ranger dans un endroit plutôt frais, entre 18 et 22 ºC pour au moins 2 mois. Il est recommandé d'ouvrir les sceaux tous les 3 ou 4 jours et d'enlever toute moisissure ou écume qui se ne manquera pas de se former à la surface, ainsi que tous les morceaux qui flottent, afin d'éviter toute forme de pourriture.


Mais tout ce travail sans pose syndicale ? Me direz vous. Eh oui, mais j'avais de l'aide, et surtout, j'avais pris la précaution de soudoyer ma déléguée syndicale d'un nonos de bon aloi  


... ainsi que son adjointe, elles nous ont fichu la paix toute la journée     


... deux mois plus tard (photos prises au printemps dernier), c'est l'empotage, dans des pots Masson d'1l. à grande bouche et avec des couvercles en plastique, à cause de l'acidité, ceux en métal rouilleront.




Voilà une bonne réserve, une 50aine de pots pour nous et mes 3 fistons. Prix de revient : environ 0,80$ le pot d'un litre. C'est finalement le poivre et les baies de genièvre qui reviennent le plus cher  


Après tout ce travail, c'est notre Oktoberfest à nous !                  
Petite choucroute maison  




Comme c'est en même temps l'anniversaire d'un de mes fistons, il y a un dessert approprié  


Et le tout se termine comme il se doit en bon gueuleton


Mais après tout ça, les déléguées syndicales ont repris leur service   et il a bien fallu que je fasse une petite pause  

Je très impressionnée, c'est appétissant!!! Un repos bien mérité Bravo!!!

très intéressant, une belle façon de rendre les rencontres agréables

Pierre

Épisode 25 : Le temps des pommes : partie 2  

La compote ! C'est bon, mais quel boulot pour l'épluchage !
Heureusement, d'autres démerdards se sont penchés sur le problème et ont mis au point cette machine à éplucher tout simplement géniale


Ça enlève la peau, mais en plus le trognon et ça découpe la pomme en spirale, tout ça en un tournemain. Ce n'est pas bon pour les quartiers de pomme, comme par exemple pour La tarte Tatin, mais pour la compote, c'est idéal
Mais il y a un HIC ! Il faut quand même tourner une manivelle, c'est mauvais pour l'arthrite, ça vous épuise une épaule en le temps de le dire et j'ai une déléguée syndicale qui voit ça d'un très mauvais oeil  
Heureusement, il y a des encore-plus-démerdard qui ont eu l'idée de motoriser la patente à l'aide d'une perceuse électrique Génial
Bon, il y a ça, mais ça n'enlève pas le trognon


Mais il y a mieux  


Alors, toujours en application de ma règle nº1 du k'ac'la'n'tienne, et avant que ma déléguée syndical n'alerte la CSST, j'ai construit ma propre machine, propulsé par DeWalt.
Voici mon engin (enfin, on se comprend   )  


Avec ça, je peux éplucher 3 pommes à la minute, prêtes à 100%  pour la compote  


En moins d'une heure, ma marmite de 24l. est pleine  


Ajouter une boîte de sirop d'érable (foncé de préférence) et la même boîte en eau.
Pendant que ça cuit, on met à stériliser au four à 400º F une 12aine de pots Mason d'un l., ainsi que les couvercles et les ustensiles à l'eau bouillante  


Et voilà : 11 pots d'une excellente compote de pomme pour les p'tit-déj de cet hiver ...    

Ah oui, comment j'ai baptisé ma machine ? Le Peel-an-App^TM, bien sûr, le compagnon du Pick-an-App

Ah, la compote de pommes, j'adore... faudrait que j'en fasse, tiens...

encore une bonne idée

Pierre

grigri a écrit:encore une bonne idée  
Pierre

Je ne te le fais pas dire. Et note que j'ai même conçu une version pour gaucher

mmm!

Épisode 26 : La protection hivernale des azalées et rhododendrons

Les fameuses zones de rusticité sont une indicarion très utile pour nous les jardinier, mais attention : certaines vivaces fleurissent au printemps grâce aux boutons qui se sont développés l'année précédente. Or ces boutons de fleur sont sans doute la partie la plus fragile de la plante. Si le bouton gèle, le plant peut très bien survivre, mais il ne fleurira pas.
On sait que la zone de rusticité de la plante dénote la survie de la plante, pas forcément sa capacité de produire des fleurs.
C'est le cas des hydrangées et notamment des rhodos et des azalées.
Il y a deux ans j'ai complètement reconverti plusieurs plate-bandes pour les consacrer à ce genre de plante.
L'an dernier, j'ai obtenu quelques fleurs, mais pas assez à mon goût. Plusieurs boutons avaient en effet gelé.  

Alors Ka'c'la'n'tienne ! Il a fallu que je patente une solution. Mais une solution économique, vu le grand nombre de sujets à protéger.
Je me suis inspiré de cette sorte de tente spécialement conçue dans ce but, qu'on peut trouver entre autre chez BMR  


Mais d'une part, à plus de 50$ l'unité,  le truc n'est pas donné, d'autre part, même le modèle large ne serait pas assez grand dans mon cas.
Bon, il y a bien la jute, mais ça non plus ce n'est pas donné, et la jute qu'on peut trouver en rouleau est tissée assez aérée et n'offre pas une protection suffisante contre les vents glacés à mon avis.
Je me suis donc rabattu sur des sacs trouvés sur Kijiji, des sacs qui proviennent d'une brûlerie de café qui importe ses propres produits.
Ces sacs sont capables de transporter dans les 70kg de grains de café en provenance d'Amérique du sud, sont beaucoup plus résistants, et à 1$ le sac, c'est une aubaine  


Et on peut constater la robustesse de cette jute, tissée sur une trame à double fil, et avec un fil pas mal plus gros que la jutignolette qu'on peut trouver dans les centres de jardin  


Ces sacs mesurent environ 24" X 42". En les décousant on peut obtenir des panneaux de 42" X 48". Ces panneaux serviront de module pour monter des huttes de dimension variable selon le besoin, c'est-à-dire la taille et le nombre d'arbustes groupés ensemble.
Pour supporter ces panneaux, j'utilise mes fameux tuteurs en treillis à béton, ça tombe bien, ils ne font rien de tout l'hiver, ça ne me coûtera donc rien de plus.  


Pour une installation optimum de la jute, je place des rivets aux 6" aux extrémités des sacs de façon à y faire passer les pointes des tuteurs et à bien les maintenir au sol  










Pour monter une hutte à 4 panneaux on les plante en cercle avec les jutes en place  


Puis on place au dessus deux arceaux en croix d'une largeur de 6"qui serviront d'armature pour supporter le poids de la neige  




On rabat ensuite les sacs par dessus  




Et on les attache à l'aide d'une simple ficelle  


Et voici la hutte toute montée  


Il y a bien des SDFs à Montréala qui sont moins bien abrités durant l'hiver.
Alors avant que vous ne me bombardiez de questions : quel nom ai-donné à cette invention géniale ?
Eh bien pour une fois, j'ai décidé de ne pas opter comme d'ahabitude pour un nom ridicule à l'américaine (ils sont parfaitement capables de se ridiculiser tout seuls), non, je vais utiliser le français, un nom bien de chez nous, j'ai appelé ça la « hutte à jupe de jute »^TM

La hutte à jupe de jute à l'oeuvre

Comme elle est constituée de panneaux, on peut facilement en adapter le nombre selon la grosseur du plant à protéger.
Tout d'abord ce très petit rhodo   ...


... ne nécessitera qu'un seul sac rabattu sur deux treillis  


C'est le modèle le plus petit : le modèle Micro-duc  


Ce rhodo est un peu plus gros et un peu plus haut, il nécessitera deux sacs sur deux treillis  




C'est le modèle Mini-duc  


Pour cette azalée Mandarin encore un peu plus gros on prendra trois treillis et trois sacs  


On a le modèle Petit-duc  


Et avec 4 panneaux et 4 sacs, voici le modèle Moyen-duc  

Ici j'ai un groupe de trois rhodos « Nova Zambla » dans le but de créer un seul massif. L'an dernier ils n'ont fleuri qu'à la base, la partie protégée par la neige.  


Ça va leur prendre au moins 5 panneaux, et là la hutte devient assez grande, elle risque de ne pas résister au poids de la neige.
Alors pour supporter l'armature par le sommet, j'ai préparé un simple trépied avec 3 morceaux de 1"x2"  


Ça nous donne le modèle Grand-duc  


Enfin, j'ai un autre groupe d'au moins cinq azalées qui prend pas mal de place, on ira avec sept panneaux supportés par deux trépieds  


Et voici le modèle Super-duc !    


Vue d'ensemble de la plate-bande prête à surmonter les rigueurs de l'hiver  


Vivement la neige : dès la première chute, les huttes à jupe de jute se mutent en bute et débute la lute
contre le froid  


C'est ça le but

Tu t'en donnes de la misère mais on t'engagerait sur le champ! Et je t'envie pour les sacs de café, ce tissé pourrait servir à tellement de choses et ça doit sentir divinement bon en plus. 

Coxinelle a écrit: et ça doit sentir divinement bon en plus. 

Pas tellement, il s'agit de café importé non torréfié, mais ça sent quand même la bonne jute.

Tu es génial

Tulipe 127 a écrit:Tu es génial

ouep

merci beaucoup Grand duc, j'ai justement déjà perdu une azalée et un rhododendron. Cela m'a fait vraiment de la peine puisque j'aime beaucoup ces plantes. Je vais m'essayer de nouveau tout en les protégeant mieux pour l'hiver.

sonia94 a écrit:merci beaucoup Grand duc, j'ai justement déjà perdu une azalée et un rhododendron. Cela m'a fait vraiment de la peine puisque j'aime beaucoup ces plantes. Je vais m'essayer de nouveau tout en les protégeant mieux pour l'hiver.

Je ferai part de résultat des huttes-à-jupes-de-jute au printemps prochain.
Pour l'instant mes rhodos ont l'air d'être bien protégés dans leurs igloos

Ben dis donc...
Tu t'en donne du trouble pour peler les pommes !
Pour ma part je coupe en quatre (pour la forme) et je cuit.

Quand c'est prêt, je passe au pilon chinois.

Et zom en bouteille.

Mais, le droit au travail (des autres), n'est-ce pas, c'est inscrit dans la constitution, alors, tu peux !



Une idée...comme ça.
On peut ti séparer les huttes à jupes de la compote de pomme et le chou-croute ?

Parce que le peuple* ne peux pas suivre...






*Je parle de moi

LeMatou a écrit:Quand c'est prêt, je passe au pilon chinois.

Ben dis donc...
Tu t'en donnes du trouble pour écraser les pommes !
Si je les épluche, c'est en partie pour ne pas avoir à les écraser, mais surtout parce que j'aime bien qu'il y ait des mottons dans ma compote, contrairement à cette espèce de purée qu'on trouve dans le commerce.
Et passer 12 litres de compote au pilon chinois,  


Pfff ! Maudite job !  

On peut ti séparer les huttes à jupes de la compote de pomme et le chou-croute ?

De quoi tu parles ?
Si tu avais suivi la classe, tu aurais remarqué qu'il y a un titre : le Jardinier démerdard , donc un thème général, et des épisodes, chaque épisode traitant d'un sujet en particulier.

Parce que le peuple* ne peux pas suivre...

Ben oui, mais cette série est destinée à une certaine élite, pas au prolétariat.  

Une idée comme ça, qui sera pratique pour tout le monde... mettre dans ton premier message des liens vers chacune de tes "capsules d'info"

Cloo a écrit:Une idée comme ça, qui sera pratique pour tout le monde... mettre dans ton premier message des liens vers chacune de tes "capsules d'info"

Ah ? Une table des matières en quelque sorte ?
OK, je vais regarder ça.

Oui... plus facile pour retrouver un épisode

Cloo a écrit:Oui... plus facile pour retrouver un épisode

En effet. Voilà qui est fait.
Merci pour cette suggestion constructive
@LeMatou : je te conseille de reprendre le sujet au début, afin de ne rien manquer et de mieux suivre le fil.

Merci c'est vraiment bien fait

Le Grand Duc a écrit:

Cloo a écrit:Oui... plus facile pour retrouver un épisode

En effet. Voilà qui est fait.
Merci pour cette suggestion constructive

Super, merci!